Vous trouverez ci-dessous plusieurs plaintes que le Conseil national des médias du Canada a reçues et traitées par l’éducation des lecteurs sur les normes et les meilleures pratiques journalistiques au cours des dernières semaines.
Les lecteurs expriment des avis tranchés sur les sondages d’opinion
Deux personnes se sont plaintes de ce qu’elles considèrent comme un reportage inapproprié sur un sondage d’opinion publique qui évaluait l’attitude des Canadiens à l’égard des personnes non vaccinées. Le sondage a montré que la majorité des répondants étaient en faveur de la vaccination obligatoire, et que plus d’un quart des répondants étaient en faveur d’une peine d’emprisonnement pour les personnes qui choisissent de ne pas se faire vacciner.
Les plaignants ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le simple fait de rapporter le sondage était irresponsable et diabolisait injustement un segment de la population. Le CNM convient que les reportages sur les sondages d’opinion doivent être réalisés de manière responsable et dans un contexte approprié. Dans ce cas, l’article a présenté des informations importantes aux lecteurs sur l’organisation qui a mené le sondage, la façon dont le sondage a été réalisé, le nombre total de répondants et la marge d’erreur. Le CNM a observé que les préoccupations des plaignants étaient centrées sur les résultats du sondage, plutôt que sur sa présentation, et n’a trouvé aucune preuve à l’appui d’une plainte pour violation des normes journalistiques. (Numéro de dossier : 2022-07)
Quelques commentaires sur la modération des commentaires
Le CNM a reçu deux plaintes distinctes de personnes préoccupées par la modération des commentaires. Dans le premier cas, une personne s’inquiétait du fait que son commentaire avait été injustement retiré d’un site d’information communautaire. Une deuxième personne a fait part au CNM de son inquiétude quant au fait qu’un organisme de presse n’a pas pris les mesures appropriées pour supprimer ce qu’il considérait comme un commentaire offensant à l’égard du Premier ministre Justin Trudeau.
Le CNM estime que les commentaires et les lettres à la rédaction sont conçus pour promouvoir l’engagement des lecteurs et améliorer les discussions au sein de la communauté. En même temps, le CNM reconnaît que les organismes de presse ont intérêt à s’assurer que les conversations restent appropriées et conformes au sujet. Cela dit, il a souligné qu’en plus de leur propre modération des commentaires, les plateformes de nombreux organismes de presse permettent aux lecteurs de signaler les commentaires susceptibles de violer les normes de la communauté et que, par conséquent, il peut s’écouler un certain temps avant que les commentaires n’apparaissent ou ne soient supprimés. Le point de vue du CNM est que les organismes de presse ont la prérogative d’autoriser ou d’interdire les commentaires sur les articles, et de modérer les commentaires pour en vérifier l’adéquation et la pertinence comme ils l’entendent, ce qui peut inclure la suppression des commentaires qui contiennent un langage inapproprié ou qui promeuvent la désinformation. (Numéros de dossier: 2022-12; 2022-13)
Le reportage acharné est essentiel lors de la publication d’allégations contre d‘autres personnes.
Une propriétaire de chien, dont le chien a été victime d’une attaque, a fait valoir qu’un article de presse locale relatant l’événement était inexact et n’incluait pas sa version des faits. La plaignante n’a pas été nommée dans l’article et a indiqué au CNM qu’elle souhaitait rester anonyme.
La pratique journalistique standard exige que les journalistes corroborent les informations, y compris les allégations contre d’autres personnes. Dans ce cas, le reportage s’est appuyé sur plusieurs sources pour relater le déroulement des événements, conformément à la pratique standard. Le CNM a également noté que la transparence est essentielle à la crédibilité des reportages sur des événements d’intérêt public. La pratique journalistique standard indique que l’anonymat des sources doit rarement être accordé, et seulement pour des raisons extrêmement impérieuses, comme la protection des victimes de crimes graves. Compte tenu de la pratique consistant à limiter l’utilisation de sources anonymes, le CNM s’est rangé à l’avis de l’organisme de presse selon lequel le fait d’accorder l’anonymat pour inclure des commentaires supplémentaires serait en dehors de ses pratiques normales, et n’a pas trouvé de motifs permettant d’appuyer une plainte pour violation des normes journalistiques. (Numéro de dossier : 2022-17)